La Guerre des roses
Cela faisait presque dix ans que les amateurs de bonnes BD attendaient impatiemment le retour des auteurs de Garulfo. Après une pseudo-suite avortée avant la naissance, ils reviennent avec un univers surprenant mais d'actualité, celui des vampires.
Même en bandes dessinées, les vampires paraissent increvables. Des créatures fantastiques sucées jusqu'à la moelle qui, immortelles, survivent à toutes les lectures et à tous les outrages. D'outrages, il n'en est heureusement pas question dans l'énigmatique D, dont même le titre cite frontalement le texte de Bram Stoker. Conscient d'arriver après une multitude de batailles, dont quelques récits classiques, les auteurs choisissent d'ailleurs de ne pas les esquiver et d'en évoquer les plus grandes qualités : le gothisme de Dracula, le romantisme d'Entretien avec un vampire, la sophistication du Portrait de Dorian Gray... et forcément le romantisme victorien. Jouer avec les codes et les clichés d'un genre, le trio Ayroles (scénario) / Maïrona (dessins) / Leprévost (couleurs) l'avait déjà fait dans l'adorable série Garulfo (déjà chez Delcourt), qui revisitait avec fantaisie le monde joyeusement décalé des livres de contes.
Quelques années plus tard, la lumière laisse la place aux ombres et à un récit sans doute un peu plus attendu : un trio amoureux entre une belle demoiselle de la haute société et deux hommes que tout oppose, un aventurier bourru et un vampire sadique. Les dialogues sont élégants et parfaitement sarcastiques, les planches reposent sur un savant mélange entre la rudesse et la sophistication... mais ce qui surprend le plus ici est sans conteste la faculté du scénario non pas à rejouer ses gammes, mais bien de dépasser la partition et à se lancer dans une exploration, par petites touches, de toute une époque de la culture européenne, avant l'effondrement des mystères et une certaine libération des mœurs. Entre ces carcans et sa passion réprimée, l'arrivée d'un vampire beau et élancé fait forcément quelques étincelles. Un bien bel album donc, qui annonce d'ailleurs une suite un brin plus musclée, offrant un récit classique dans le bon sens du terme et montrant que les lecteurs ne s'étaient pas trompés en adulant cette équipe pour leur précédente série... datant de 9 ans déjà.
Même en bandes dessinées, les vampires paraissent increvables. Des créatures fantastiques sucées jusqu'à la moelle qui, immortelles, survivent à toutes les lectures et à tous les outrages. D'outrages, il n'en est heureusement pas question dans l'énigmatique D, dont même le titre cite frontalement le texte de Bram Stoker. Conscient d'arriver après une multitude de batailles, dont quelques récits classiques, les auteurs choisissent d'ailleurs de ne pas les esquiver et d'en évoquer les plus grandes qualités : le gothisme de Dracula, le romantisme d'Entretien avec un vampire, la sophistication du Portrait de Dorian Gray... et forcément le romantisme victorien. Jouer avec les codes et les clichés d'un genre, le trio Ayroles (scénario) / Maïrona (dessins) / Leprévost (couleurs) l'avait déjà fait dans l'adorable série Garulfo (déjà chez Delcourt), qui revisitait avec fantaisie le monde joyeusement décalé des livres de contes.
Les gorges pleines
Quelques années plus tard, la lumière laisse la place aux ombres et à un récit sans doute un peu plus attendu : un trio amoureux entre une belle demoiselle de la haute société et deux hommes que tout oppose, un aventurier bourru et un vampire sadique. Les dialogues sont élégants et parfaitement sarcastiques, les planches reposent sur un savant mélange entre la rudesse et la sophistication... mais ce qui surprend le plus ici est sans conteste la faculté du scénario non pas à rejouer ses gammes, mais bien de dépasser la partition et à se lancer dans une exploration, par petites touches, de toute une époque de la culture européenne, avant l'effondrement des mystères et une certaine libération des mœurs. Entre ces carcans et sa passion réprimée, l'arrivée d'un vampire beau et élancé fait forcément quelques étincelles. Un bien bel album donc, qui annonce d'ailleurs une suite un brin plus musclée, offrant un récit classique dans le bon sens du terme et montrant que les lecteurs ne s'étaient pas trompés en adulant cette équipe pour leur précédente série... datant de 9 ans déjà.
Nathanaël Bouton-Drouard

