Second pas dans la grande relance de la licence Power Rangers par IDW et parfaitement transposée chez Vestron, Power Rangers Unlimited : Mighty Morphin continue d'affirmer une vision beaucoup plus moderne et approfondie de l'univers shacké par Saban. Du Sentai cosmique à la sauce comics qui réussit à véritablement renouveler cet univers sacrément kitch.
Si les comics dérivés des Power Rangers affirment déjà un sacré catalogue, le précédent album Power Rangers Unlimited T0 traduit par Vestron présentait une ambition assez nouvelle. Tout d'abord en initiant une scission entre la multitude de prétendants aux costumes moulants en deux équipes bien séparées, ensuite en les inscrivant dans deux trajectoires distinctes mais parallèles vouées à se croiser et à se nourrir l'une l'autre. Au passage l'écriture des personnages, sans jamais oublier son héritage, faisait déjà preuve d'un soucis psychologique un peu plus convaincant et moins caricatural. Voici donc dans la foulée le premier tome consacré à l'équipe des Mighty Morphin, soit la jeune génération de héros qui a choisi de rester défendre la terre. L'habillage général, le ton teen et le retour inlassable du caoutchouté Zed s'approche effectivement beaucoup en apparence de la série originale, mais en évite gracieusement les cotés les plus crétins. Même l'inénarrable Alpha 5 calme son hystérie cartoonesques pour devenir un véritable atout dans l'équipe tandis que les anciens bouffons Bulk et Skull semblent avoir grandis, l'un se découvrant même une véritable histoire d'amour.
Ryan Parrott (Volition, Star Trek Starfleet Academy) s'assoit sur une tradition bien étable (hé 28 saisons tout de même) mais s'efforce d'en gommer les défauts les plus notables. D'ailleurs l'armées de monstres grimaçants et ricanant dont les sbires servent le plus souvent de punching-ball à chaque épisode, deviennent ici plus menaçant, faisant échos à la montée en puissance d'un Zed que la dernière résurrection a transformé en opposant plus convaincant. Ajouté à un nouveau mystère autour de l'identité du nouveau ranger vert (une vielle marotte) et surtout à de nombreux flashbacks autours des origines du mentor alien Zordon, la série Mighty Morphin se dote d'intéressantes impulsions pour la suite, et sans jamais oublier l'importance primordiale de l'action. Ici les transformations se font tous azimuts, les castagnes se jouent autant coup de pieds sautés, combinés, armes en mains qu'à bords des fameux robots géants, servis avec talent par l'illustrateur d'origines italiennes Marco Renna (All New Michael Turner's Fathom). Si ses designs humains (visages surtout) manquent parfois d'un peu de caractère, le découpage bien nerveux des scènes d'actions, la retranscription des costumes et des pauses héroïques, vont faire frémir les fans, tandis que les superbes et très flashy couleurs de Walter Baiamonte (Seven Secrets) confirment le dynamisme de l'ensemble.
Pas forcément un futur incontournable mais en tout cas une lecteur très agréable et au final assez surprenante... pour du Power Rangers.

