Comme si l'interminable saga des Paranormal Activity ne suffisait pas, le « faux-film retrouvé où quelques pauvres gens sont victimes de leur propre curiosité » se combine désormais avec l'indispensable exorcisme de saison. Oh Joie ! Oh Désespoir !
Etonnant comme l'envie de passer pour des vieux cons peut rapidement nous rattraper, mais comment faire quand, comme chaque année, un studio américain s'imagine pouvoir surprendre son monde avec un film d'horreur tablant sur le sous-genre « film d'exorcisme »? Alors que ce soit bien clair, depuis le film fondateur de William Friedkin pas un seul essai (même les sympathique suites) ne lui est jamais arrivé à la cheville. Et cela parait encore plus difficile lorsque le « producteur exécutif de Paranormal Activity » (on ne sait pas qui c'est, mais c'est marqué sur l'affiche....) crédite un métrage dont le cœur central est une reprise point par point du final de l'autre. Passons pour l'originalité du traitement des mythes démoniaques catholiques, mais comme si cela ne suffisait pas, William Brent Bell (Stay Alive) choisit comme traitement hautement rarissime ces dernières années celui du documenteur, jouant une nouvelle fois la carte du « found-footage » et du film interdit.
Et pas un seul ingrédient ne manque, entre le carton sentencieux d'ouverture, les time-code présents en bas de l'image (comme si le caméraman ne savait pas l'enlever dans les menus), les variations de qualités, les sautes, les acteurs interviewés, les détails en arrières plans... Impossible de surprendre une audience devenue maitresse en la matière, connaissant désormais par cœur toutes ces mécaniques... et manifestement mieux que l'équipe du film. Quoi que. Lorsque celui-ci reprend scolairement les articulations d'un certain Projet Blair Witch difficile de ne pas se sentir quelque peu blousé ! Reposant sur une idée largement surexploitée, persuadé pourtant de tenir une dernière bobine musclée et bourrée de séquences chocs, Devil Inside se sent du coup obligé de préparer consciencieusement le spectateur au moindre embryon de prouesse filmique. Au point que lorsque le prête tente de noyer le bébé qu'il devait baptiser, l'acte est prévisible depuis 3 minutes. Tout comme l'énorme twist post-exorcisme annoncé intelligemment dès les premières séquences, sous la forme d'un cours magistral dans une école théologique italienne (ou tout le monde ou presque parle en anglais en passant). Pas grand-chose à sauver malheureusement (les acteurs sont tout autant en roue libre), si ce n'est quelques effets spéciaux réussis, car discrets, et une bande annonce bien troussée qui aura permis au film de se faire une jolie première semaine aux USA... avant de se vautrer dès la seconde. « Le film que le Vatican ne veut pas que vous voyiez » disait l'affiche ? Maintenant on sait pourquoi.




