Décidément, on n'en a pas fini avec les clowns. Alors que la bande-annonce du remake de CA de Stephen King affole les compteurs de vues sur YouTube pour une sortie ciné à la rentrée, Wild Side en profite pour sortir ce film histoire de patienter.
Sa genèse remonte à 2010. Jon Watts et Christopher Ford trompent leur ennui un week-end en filmant une fausse bande-annonce de film. Surfant sur la notoriété d'Eli Roth (Hotel), les comparses poussent le vice en faisant passer ce dernier pour le réalisateur du film. Roth faisant parti du million de vues de ce faux trailer utilisant son nom contacte les intéressés. Beau joueur, il les félicite de leur audace et leur propose de transformer cette fausse bande-annonce en vrai film de cinéma. C'est ainsi qu'après avoir réalisé des clips et des publicités Jon Watts se retrouve propulsé à la tête de son premier long métrage. Un premier film étant une étape importante dans la carrière d'un réalisateur, il faut s'entourer de gens de confiance. Le monsieur Loyal c'est Christopher Ford, ami et ex-coloc du cinéaste en devenir. Il prend le poste de co-auteur du scénario comme sur leur court précédent.
L'idée de base est rigolote : un pauvre père de famille enfile un costume de clown pour l'anniversaire de son fiston. Malheureusement pour lui, il était loin de se douter que ce costume serait maudit et ne ferait qu'un avec lui. Impossible d'enlever ce satané déguisement.
Ce qui pouvait marcher sur un court métrage montre ici ses limites sur le long format. Le film s'éternise sans jamais provoquer de frissons. Bien sûr, production Roth oblige, le film nous dispense bien par moment de scènes crades aussi attendues que convenues. Rythme mollasson, mise en scène peu inspirée se contentant souvent de champs/contre-champs. Elle enchaîne ses séquences répétitives pour atteindre les 90 minutes recommandées pour ce genre de métrage. La peur du clown a été traitée plus d'une fois. L'inconscient collectif que semble établir cette peur enfantine prévaut sur le monde des adultes. Ils se cachent derrière des masques révélant parfois une réalité beaucoup plus sombre. King avait très bien compris ce concept dans son CA. Le clown y incarnait les peurs enfuies de ses protagonistes qui les maintenaient prisonnières les empêchant de grandir. Ici, le clown ne représente rien de tout cela. Il est juste une excuse pour un slasher lambda où le Boogeyman se croirait au carnaval. Traité avec beaucoup de sérieux, le film aurait peut-être dû prendre le second degré en angle d'approche. Les acteurs ne rehaussent pas non plus le niveau. Même si on peut avoir de la sympathie pour Peter Stormare, il ne fait toujours pas d'étincelles.
Quoiqu'il en soit, après avoir réalisé Cop Car avec Kevin Bacon, John Watts s'est retrouvé aux commandes du nouveau Spiderman : Homecoming. On devrait donc continuer donc à entendre parler de lui.


