Entamée avec un pur film d'exploitation à but lucratif, la saga Vendredi 13 est devenue en trois décennies la licence la plus prolifique du cinéma d'horreur et son personnage principal, une véritable icône. Un parcours impressionnant qui s'étale désormais sur 12 films, une série TV (foireuse) et des centaines de produits dérivés... Une success-story qui trouve un joli écrin dans cette « Edition Memoriale ».
On aura eu beau taper allégrement (et à raison) sur la mouture de Marcus Nispel (Massacre à la tronçonneuse), pour une fois le remake d'un film d'horreur aura véritablement permis un nouvel éclairage sur l'intégralité de la saga et en particulier sur les trois premiers épisodes, ressortis pour l'occasion dans des éditions collector Blu-ray hautement recommandables. Mais les festivités ne s'arrêtent pas là puisque Anchor Bay en a profité pour produire un documentaire « définitif » sur l'intégralité des 12 films. Un documentaire qui nous parvient en France directement en DVD, permettant aux fans de réviser leur culture Vendredi 13 et surtout aux néophytes de mettre un premier pied dans une série à la chronologie improbable et aux meurtres brutaux, sanglants et souvent très imaginatifs. Car malgré son aspect rétrospectif, His Name Was Jason dans son montage de 80 minutes s'apparente surtout à une énorme bande promo vouée à présenter les aspects les plus funs et imposer la version 2009 comme une évidence.
Présenté par un Tom Savini (le génie des effets spéciaux qui officia sur les épisodes 1 et 4) rigolard, jouant le Monsieur Loyal sadique dans les décors de la future attraction Universal, le doc enchaîne donc les petites phrases choc, les anecdotes clins-d'œil au lieu des informations inédites. Chacun y va de son souvenir, de son passage préféré dans la saga... Doté d'un montage frénétique ne laissant parfois aux différents intervenants que quelques secondes de parole, le film survole beaucoup mais ne s'appesantit jamais sur rien. Il réussit tout de mêle au détour de quelques entretiens décontractés à brosser le portrait robot d'un bon Vendredi 13 : des cadavres, des décapitations, des ados en rut, un peu de seins et le fameux « K K MM » de la bande sonore. Un programme fun, un poil crétin, certes agréable (comme les films en somme), mais loin de vraiment éclairer des zones inconnues de la légende. Pourtant tout est là, sous la main : la participation de tous les réalisateurs (sauf Steve Miner !!!), tous les interprètes de Jason, les victimes les plus célèbres, les scénaristes, des images inédites de plans censurés, un final en animation pour Jason va en enfer, un coup d'œil sur les lieux du tournage, etc. Et tout cela avec une réelle volonté d'éviter l'inexorable langue de bois. Un sentiment de gâchis se dégagerait de tout cela si, une fois n'est pas coutume, l'essentiel du programme ne se situait en bonus sur le second disque...