Après avoir tenté de nous faire croire que les minions, ses familiers adorables mais gaffeurs à l'extrême, pouvaient tenir un film sur leurs multiples épaules, Illumination Entertainement revient en arrière pour nous conter la première aventure pas si méchante que ça d'un Gru tout jeunot.
Véritables mascottes du studio d'animation au look inoubliable et à la bêtise irrésistible, les Minions dont l'existence ne repose que sur ce mélange d'engouement constant pour leurs missions et d'incapacité réelle à l'effectuer normalement, avaient ainsi rapidement montré leurs limites dans le précédents film spin-of entièrement dédié à leur gloire. Une succession inlassable de gags répétitifs, des nouveaux personnages déjà vus et interchangeables et une trame générale sans aucun intérêt, n'avaient certainement pas empêcher un nouveau carton au box office. Rebelotte donc, après un nouveau passage par la case Moi Moche et Méchant 3 en 2017, avec Les Minions 2 mais dont étrangement l'ambition est désormais de raconter l'enfance de Gru et de profiter joyeusement du décors et de l'esthétiques typées des 70's. Bande originale compil' funky en diable, pattes d'éph et rouflaquettes, ambiance disco, détour inévitable par les rues de San Francisco... Toujours enclins à multiplier les références, la licence s'en donne ici à cœur joie piochant autant dans les codes de l'époque (le générique à la James Bond, Easy Rider, les cours de Kung Fu...) que dans une mixture de clins d'œil grand public à toute la pop culture et de sous-entendus plus nerds voir cryptiques. Ça fuse dans tout les sens et parfois toucherait presque au génie avec cette bande de vieux méchants de comics, plus charismatiques encore que les Avengers.
Les Vicious Six donc, doublés par des gros bras comme Danny Trejo ou Dolph Lundgren en VO, où un certain Jean-Clawed soit un homme à pince de homard au look bien français ne cesse de clamer ses origines belges avec la voix de JCVD. Et mention spéciale à la fabuleuse Nun-chuck, croisement improbable de nunsploitation et de film d'arts martiaux, qui mériterait une saga complète à sa gloire. De bons délires, souvent bien barrés, maniant l'humour à répétitions et le sens du décalage dans les grandeurs largeurs, mais qui malheureusement s'avère surtout au service de pas grand-chose. Le fil rouge du film, l'admiration de Gru pour le vilain (qui ne l'est jamais vraiment) vétéran Wild Knuckles tente de retrouver quelques traces de l'émotion du tout premier film, tandis que les minions s'efforcent de retrouver leur « mini-boss » en se perdant loooonguement du coté de chinatown question de rejouer pour la millième fois l'hommage asiat' à la Kill Bill. Les petites allusions aux personnages de la trilogie principale n'apportent pas grand-chose et il est évident qu'en dehors de sa succession de péripéties foireuses, de poursuites brillamment animées (techniquement le film est imparable) et de gags cartoon reposant essentiellement sur la biologie caoutchouteuse et les cerveaux limités des minions, ce 5ème film ne fait que rejouer une musique bien connue et déjà remixée à l'envie. Toujours agréable donc, mais la petite magie tout en émotion du premier Moi, Moche et méchant semble de plus en plus inaccessible.





