Et de 3 ! La petite demoiselle ne cesse de rencontrer un succès grandissant dans ses aventures loin de Neverland. Entre le jeu en réseau sur PC, les figurines et bien entendu les films, les petites filles ne savent plus où donner de la tête. Mais chose surprenante, Disney réussit à maintenir le cap.
C'est qu'avec la firme aux grande oreilles on a souvent eu l'habitude de voir nos héros préférés être transformés en bouillie graphique pour de fausses suites en direct-to-vidéo contre-productives, moches et crétines. Pourtant dès le premier La Fée Clochette, entièrement conçu en images de synthèse, les ambitions semblaient tout autres : certes le long-métrage draguait clairement les petites nénettes en manque de princesses, mais il n'en affichait pas moins une recherche visuelle des plus louables, une animation soignée et une histoire adorable à défaut d'être vraiment marquante. Deux ans plus tard, la beauté envoûtante est toujours présente (seuls les designs des humains paraissent un peu fades) avec une reconstitution enjôleuse de la campagne anglaise, une ouverture qui évoque Les Quatre Saisons de Fantasia ou encore un détour nocturne vers les ruelles d'un Londres lumineux, évidemment très proche des visions du classique Peter Pan. Et ce rapprochement avec les origines animées de la petite fée blonde ne s'arrêtent pas là puisque après la découverte du royaume des fées et une tentative mollassonne d'aventure fantaisiste, la demoiselle revient dans le royaume des hommes et se lie d'amitié avec une petite fille.
Le pitch donne l'occasion de séduire immédiatement les jeunes spectatrices, qui se projèteront sans mal dans pareille amitié, mais aussi d'illustrer l'importance de l'imagination, du rêve enfantin en opposition avec le pragmatisme adulte (personnifié par un papa entomologiste). Pendant ce temps les amis de Clochette tentent de la rejoindre sur un frêle esquif, bravant une tempête et soufflant en montage parallèle un petit vent d'aventure (genre Chérie j'ai rétréci les gosses). Tout cela déborde forcément de bons sentiments et risque de donner la nausée à certains, mais il faut reconnaître à Bradley Raymond (bien plus à l'aise que sur le premier La Fée Clochette) un vrai talent de narrateur et une mise en scène classique certes, mais adéquate pour aller chercher « la belle image » ou même surprendre par quelques séquences ariennes poétiques. Un joli divertissement, sans doute le plus touchant des trois, qui culmine grâce aux compositions sublimes du sous-exploité Joel McNeely (Les Aventures du jeune Indiana Jones, Les Fantômes du Titanic), mélanges brillants de cantates au piano, d'orchestral à la John Williams et de ballades irlandaises.




