Un peu plus d'un an seulement après la sortie européenne du premier Mugen Soul, RPG frappé et (buggé) dans la grande tradition des productions fan-service en provenance du Japon, Nis America rempile avec sa suite directe : Mugen Soul Z. Les nombreuses qualités du soft répondent toujours présent.... Mais les défauts ?
Loin des blockbusters ampoulés du RPG, de nombreux développeurs japonais, plus modestes, ne cessent de travailler le genre, tentant d'en approfondir considérablement les possibilités et le gameplay, mais tout en dissimulant cette approche terriblement exigeante sous un traitement délirant, franchement sexy, voir carrément embarrassant. Malgré le choix de l'éditeur américain de censurer l'un des mini-jeux du soft (où il fallait nettoyer les petites donzelles exposées dans des poses lascives avec des éponges aux formes aussi douteuses qu'une banane), Mugen Soul Z n'en reste pas moins un jeu particulièrement osé dans lequel les jeunes héroïnes et les quelques gars obsédés parlent de cul à tout bout de champs, lancés dans un grand concours d'allusions culottées et de jeux de mots improbables. Uniquement disponible en anglais, le titre en dissimule la plupart aux joueurs non-bilingues, mais l'ambiance générale est suffisamment salace et chargée de phéromones pour que tout le monde comprennent en général que les airs fripons des gamines n'ont ABSOLUMENT rien d'innocent. Un ton très apprécié au japon, un peu moins ici, à l'instar d'ailleurs des tunnels de dialogues qui s'enchainent avec parfois une nette tendance aux bavardages inutiles alourdissant un scénario pourtant très léger et sympathique.
Il faut dire que la petite bande de héros ne manquent pas de caractère avec leur conquête de l'univers et leur amour de l'asservissement de l'autre. Une opération qui passe parfois par la quête d'items ou de services rendus à autrui, mais aussi et surtout par la capacité de l'héroïne, Syrma (qui remplace Chou-chou trop diminuée) aux personnalités multiples, de changer de caractère à la volée. Allumeuse, bipolaire, masochiste, hyperkinétique ou sadique, les peuples rencontrés sur les différentes planètes y trouveront forcément leur compte. Une option plus pertinente encore lors des nombreux combats en tour par tour, puisque là encore, les ennemis s'éliminent plus facilement lorsqu'on les transforme de façon inopiné en petit « peon », futurs esclaves sur le vaisseau mère. Simplet dans son univers, ses design et l'emballage moe (que certain préfèreront qualifier de parodique), Mugen Soul Z ne l'est par contre absolument pas dans ses mécaniques de jeux avec des affrontements en Tactical RPG où les possibilités ahurissantes (attaques combinées, stratégies des terrains, enchainements...) s'accumulent de chapitre en chapitre quitte a laisser certains joueurs aventuriers, exsangues, perdus, sur le bord de la route. Du RPG de niche, que les gourmets se plairont à analyser sous toutes les coutures, nourris par un gameplay riche et passionnant, des phases d'explorations agréablement libres avec leur carte à l'ancienne, du crafting sauvage et même un vaisseau (qui sert tout de même de hub avec tous les services nécessaires à bord) transformable en robot géant. Nippon... quand tu nous tiens.



