Reconnu pour l'importante saga Ys, Falcom est aussi à l'origine d'un autre univers de RPG : Legend of Heroes. Une dizaine de titres dont seule une poignée a eu la chance d'être localisée par chez nous en anglais. Après trois ans d'absence, la nouvelle trilogie Trails of Cold Steel parvient enfin sur nos PS3 et PS Vita.
Les inconditionnels du genre connaissent sans doute déjà les grandes lignes de l'habillage des Legend of Heroes grâce à la trilogie Trails in the Sky, qui imposait définitivement le système de combat particulier imaginé par Falcom. Des combats au tour par tour classiques, mais où s'insinue un dynamisme bien senti grâce à un soupçon de placement tactiques permettant des attaques de zone (avec gabarit visible à l'écran) et d'attaques couplées en fonctions des proximités et des connivences. Clairement c'est une fois encore l'argument numéro 1 de l'épisode, parfaitement rodé, auquel s'ajoutent de multiples attaques spéciales entre les Arts, reposant sur la magie, et les Craft, sur les techniques d'attaques, disposant chacune de sa jauge dédiée. De quoi pousser le joueur à prévoir ses coups à l'avance et à gérer son énergie et son timing puisque des subtilités bienvenues comme les techniques offensives ou défensives et la possibilité de lancer un S-Craft meurtrier mais vidant cruellement la jauge, deviennent rapidement le sel des affrontements. Nos chers héros s'améliorent donc graduellement et étoffent leur arborescence en récoltant au fur et à mesure différents divers orbes de pouvoirs, mais aussi en passant du temps ensemble.
Ainsi, le personnage principal est un simple étudiant dans l'académie militaire d'Erebonia, et va devoir, à la manière des Persona, tisser des liens amicaux ou affectueux avec ses camarades de classe. Des personnages souvent caricaturaux, ou en tout cas stéréotypés « animé japonais »avec lesquels le joueurs discute entre deux missions peu palpitantes et quelques détours sur le champ de bataille. Très structuré dans son déroulement Trails of Cold Steel se découpe en épisodes journaliers fait de cours, de discussions avec des PNJ ou des acolytes pour débloquer quelques quêtes annexes basiques (transports, découverte d'item) et enfin une mission incontournable commandité par les profs. Plaisant certes, mais rapidement répétitif, le déroulement manque de puissance en particulier lorsque le point d'orgue, phase d'exploration + combat, se révèle une simple déambulation dans des couloirs stériles avec boss en fin de challenge. Les affrontements ont beau être accrocheurs, lorsque les enjeux manquent de charme, le joueur peine à se mobiliser. Surtout que si l'on peut remarquer un arrière-plan politique plutôt étoffé et un univers à fort potentiel, le scénario se consacre dans presque 80% de son corps aux aventures intimes de ses multiples personnages, plutôt qu'à l'élaboration de fresque épique et sombre à la Valkyria Chronicles, ne lâchant ses meilleurs atouts que dans les dernières heures... Comme pour mieux annoncer les deux épisodes suivants, dont un Trails of the Cold Steel II déjà disponible au Japon. Pourtant avec une mise en exergue de la confrontation entre les classes, roturiers contre aristocrates, il y avait de quoi faire, mais ce Legend of Heroes semble un peu passer pour l'instant à coté de son potentiel.





