Cinquième épisode de la saga et deuxième volet d'une trilogie historique de la SNES, Romancing Saga 2 est un grand classique dont les ressorties successives (d'abord sur IOS et Android il y a plusieurs mois) ne peuvent qu'apporter joie et bonheur à tout joueur de RPG qui se respecte, principalement car c'est la première fois que le soft sort sur une plateforme officielle en occident.
Au jeu des dénominations et de la classification des genres, les jeux de rôles ne sont pas loin d'être les empereurs du domaine vidéoludique. The Legend of Zelda, Final Fantasy, Wasteland ou Skyrim, tous sont des cousins éloignés, revendiquant des appellations aussi diverses que variées tel que J-RPG, Action RPG et bien d'autres encore. Romancing Saga, dont il est question ici du second épisode d'une trilogie dont chacun des jeux est déconnecté des autres, n'affiche pas vraiment d'appartenance propre sans pour autant renier ces appellations. Au contraire même, son auteur, Akitoshi Kawazu va piocher un peu de partout, non pas dans ce qui se fait de mieux ou est populaire à l'époque, mais dans ce qu'il estime être le plus adéquat afin d'accoucher d'un titre hybride en profondeur mais racé et pointu, offrant une expérience de jeu quasi unique pour l'époque. La singularité du titre est de ne s'attacher à aucun des personnages, le scénario nous forçant à en changer très régulièrement, lorsque ce n'est pas le joueur qui devra le faire lui même après une cuisante défaite envoyant ses aventuriers six pieds sous terre. C'est là que Romancing Saga 2 peut dérouter les joueurs souhaitant passer de nombreuses heures avec le même personnage ou la même équipe. Ici, pas question de s'attacher à vos héros numériques tant vous allez être amenés à les voir se succéder. Une idée que l'on retrouve dès l'écran vous permettant de saisir votre pseudo traditionnel pour vos personnages de RPG... avant de finalement ne jamais le revoir !
La variété de personnages et les multiples compositions possibles de votre groupe apporte son lot de bénéfices et de nouveautés (pour l'époque). Inspiré des jeux de rôles « papier » comme Donjons et Dragons, Romancing Saga 2 introduit le principe de classes de personnages. Au joueur dès lors d'en débloquer de nouvelles au hasard des rencontres avec des PNJ afin d'étoffer les capacités tactiques de son équipe afin de venir à bout d'ennemis pouvant se révéler d'une ténacité exemplaire. Il en est de même pour des événements uniques dispensables, le jeu se voulant non scripté et offrant une évolution non linéaire...pour au final arriver toujours au même endroit. Il n'est pas rare de souhaiter capituler et de se maudire à recommencer le jeu depuis le début car l'on a loupé la classe, la rencontre ou le petit dialogue nous permettant de contourner un obstacle infranchissable. La frustration de cet événement jamais désiré mais pour autant inévitable scénaristiquement (après tout, l'échec est une probabilité constante dans le parcours de tout « roliste ») est parfaitement gérée par Kawazu, dotant son soft d'un système de transmission des aptitudes et d'inventaires d'une génération d'empereur à celle lui succédant, mais également d'une partie à l'autre, que l'on ai décidé de repartir à zéro en y étant contraint ou après avoir terminé l'aventure et souhaitant la recommencer chargé d'XP et stuffé comme Schwarzy dans Commando.
A l'heure ou l'incontournable Secret of Mana ressort dans une version rebooté, où la planète vidéoludique attends encore l'arlésienne du remake de Final Fantasy 7, il est surprenant et rassurant de voir qu'un simple portage d'un soft peut encore fonctionner et apporter son lot de satisfactions. Une bonne nouvelle qui laisse rêveur quand à posséder un jour légalement les plus grands RPG de la SNES.






