Proposé d'entré de jeu sous la forme d'une très jolie édition collector (CD de la BO, mini-artbook, jaquette réversible et goodies trop mignons) le discret Giraffe and Annika se pare de ses plus beaux atours pour son arrivée sur console. On serait mauvais on dirait que c'est un bon moyen de cacher les petites misères.
Premier jeu sorti du petit studio nommé Atelier Minima, Giraffe and Annika se veut une aventure gentiment naïve, poétique et légère. Avec ses personnages à visages d'animaux (non Giraffe n'est pas... une girafe), sa nature luxuriante son grand ciel bleu et ses mélodies bucoliques, le titre ne manque en effet pas de charmes et promet un petit périple dépaysant et détendu. De quoi effectivement attirer un jeune public qui pourrait trouver là sa première expérience de ce type, moins jeux de rôle que jeu d'aventure à la Zelda, aguiché par une gestion quasi-absente et une mise en avant de l'exploration et de quelques passages façon plateforme. Il ne se formalisera sans doute pas non plus de la simplicité datée de l'histoire proprement dîte, énième rencontre avec une demoiselle amnésique qui va s'efforcer de découvrir son passé en récoltant des fragments d'étoiles, sans doute magiques. Dialogues courts et semi comiques, cinématiques présentées façon manga, reliefs absents, petit périple qui ne dépasse pas les 5-6 heures... La promenade dans un petite monde à la studio Ghibli fait toujours son petit effet au grand public. Sauf que Giraffe and Annika n'est disponible qu'en anglais.
Reste donc aux plus âgés (ou aux bilingues de 10 ans mais c'est plus rare) de devoir s'armer de patience devant une proposition trop restreinte et au léger manque de relief handicapant. Pas grand-chose de vraiment palpitant en effet lorsque les petites missions dont nous chargent les gentils habitants du village consistent comme le veut la tradition à faire un peu de livraison, prendre des photos ou retrouver quelques lapins égarés, tandis que les donjons tant attendus se résument à quelques couloirs bien dirigistes où les seuls vraiment moment de tensions viennent uniquement d'une prise en main hésitante. Si l'idée d'octroyer à l'héroïne des pouvoirs extrêmement limités est plutôt intéressante, obligeant ainsi à une grande prudence et surtout un évitement constant des créatures qui occupent les lieux, le principe tourne court quand la même demoiselle patine inévitablement sur les plateformes (le donjon de glace tourne ainsi au cauchemar), se perd dans des sauts imprécis et peine à rester quelques minutes sous l'eau, incapable de prendre sa respiration à la surface comme dans un vieux titres des années 80. Autre bonne idée mal négociée, les boss de chaque lieu font apparaître un nouveau gameplay pour des combats aux airs de jeu de rythme. Quelques déplacements de gauche-droite pour éviter les assauts de l'ennemi, un peu de magie assénée au bon moment pour lui renvoyer ses projectiles et le tour est joué... Pas de quoi relancer l'intérêt malheureusement. Toujours trop court et techniquement tout aussi fragile avec ses modélisations vieillottes, ses temps de chargement bizarrement placés et ses petits bugs récalcitrants, Giraffe and Annika est un jeu d'aventure trop fragile pour convaincre.




