Alors que la Wii doit la plupart du temps se contenter d'un simple portage des versions PS3 et Xbox 360, pour Les Sables Oubliés, Ubisoft a choisi de changer la donne. Sage décision.
Si l'imposant studio de Montréal qui se charge des supports « nouvelle génération », l'opportunité de produire un épisode supplémentaire à la trilogie des Sables du temps sur la machine Nintendo revient au tout jeune studio de Québec. Et le titre est, à vrai dire, le seul et unique point commun entre les deux softs. Pas question ici de poursuivre son frangin possédé par un ifrit en pleine tempête de sable géante, le jeune prince est plus sobrement amené à découvrir les ruines d'une ancienne cité des djinns, escorté par une petite fée taquine, et a pour seul but de trouver un royaume à conquérir et une jolie princesse à épouser. Un départ certes modeste, mais qui permet de renouer avec les sympathiques petites piques que se balançaient à la volée les personnages des opus précédents. Même les musiques oublient (heureusement) les effets pompiers du projet homonyme pour revenir à des sonorités orientales et planantes largement plus adaptées. Un vrai régal que de retrouver de façon aussi inattendue l'ambiance exotique du vrai Prince of Persia. Un même effort à été fourni du côté des environnements avec des décors plus variés et surtout plus ouverts, où une maîtrise constante du level design se fait ressentir, amenant progressivement le joueur autant que le héros à se dépasser pour effectuer des parcours de plus en plus acrobatiques et complexes.
Si le fameux flashback est ici remplacé par un simple système de relaunchs limités mais automatiques (ce qui revient du coup à peu près au même), l'autre grande surprise vient des nouveaux pouvoirs mis à disposition : en cliquant sur la gâchette B de la Wiimote en pleine action, on peut faire apparaître ici un crochet supplémentaire, là un cyclone permettant d'atteindre des zones plus aériennes. Tout d'abord cantonnés à quelques points limités désignés par des cigles, ces pouvoirs peuvent dans la dernière partie du jeu être placés quasiment n'importe où, rendant l'exploration d'autant plus excitante. D'autant qu'il faut ajouter à cela une dernière capacité permettant de léviter dans une espèce de bulle volante, idéale pour enchaîner sur un second saut en apesanteur. Des possibilités étendues qui donnent une vraie sensation de liberté et poussent à parcourir chaque recoin du titre pour obtenir les moindres coffres contenant de l'expérience supplémentaire, et ce malgré un niveau de difficulté parfois assez musclé. Restent tout de même les petits défauts récurrents des POP : les combats parfois abusifs et souvent répétitifs malgré une volonté manifeste d'étendre le bestiaire de la licence, et bien entendu des petits soucis de placement de caméra qui mettent les nerfs à vif. Largement supérieur au blockbuster des autres consoles (et on ne parle même pas du film...), Les Sables Oubliés à la sauce Wii se pare au passage de « Défis héroïques » à remplir pendant la partie afin de débloquer costumes, armes, croquis mais aussi et surtout une poignée de niveaux suplémentaires pas désagréables, dont un qui s'amuse à reprendre la grammaire du tout premier Prince of Persia de 1989. Un joli hommage pour un jeu qui sait respecter ses aînés tout en renouvelant la formule. Espérons qu'Ubisoft Québec prendra la main sur la licence dans un avenir proche.





