A l'origine, les Prinnies sont des créatures aux quelles le joueur n'est pas censé s'identifier. Mais leur aspect aussi crétin que sympathique a fait de ces simples sbires les mascottes de la saga Disgaea. A tel point qu'ils accompagnent systématiquement toute communication autour de la licence et qu'ils ont même droit à leur propre spin-off.
Ce dernier a connu deux épisodes parus à l'origine sur PlayStation Portable : Can I Really Be The Hero ? en 2008 (2009 en Europe) et Dawn Of Operation Panties, Dood ! en 2010. Pour l'occasion, on passe d'un Tactical-RPG à un jeu d'action / plateforme 2D. Mais l'on conserve néanmoins l'univers coloré et, surtout, l'humour absurde qui a contribué au succès de Disgaea. Il suffit de prendre connaissance avec l'histoire pour s'en rendre compte : les pauvres Prinnies se retrouvent à risquer leur vie simplement pour satisfaire les caprices de la sadique Etna. Mais lorsque l'on parle de risquer sa vie, l'expression est à prendre au sens propre, car l'on retrouve également le niveau de difficulté cruellement élevé qui caractérise les productions signées Nippon Ichi Software. Ainsi, les phases de plateforme, qui ne payent pas de mine au première abord, se montre particulièrement vicieuse. Non seulement, à cause des pièges disséminés de manière insidieuse, mais surtout à cause d'une maniabilité inspirée d'une autre époque. Il est en effet impossible d'ajuster la trajectoire de son personnage dans les airs, ce qui est pourtant devenu la norme depuis longtemps. On peut éventuellement compter sur le double saut pour se réorienter une fois, mais il faut surtout bien évaluer la situation avant de se lancer. Si l'on ajoute des masques de collisions rarement à l'avantage du joueur et des schémas d'attaques ennemis difficile à anticiper à cause de leur caractère aléatoire, les nerfs sont presque constamment mis à rude épreuve.
Ceux qui savent où ils mettent les pieds ne craignent certainement pas ce genre de défi. Mais les fans moins hardcore de plateforme risquent de rapidement perdre patience, d'autant que le système de jeu se montre relativement aride. Le personnage jouable dispose bien d'une paire de dagues pour se défaire du bestiaire qui se dresse sur sa route, mais sa liste d'attaques demeure limitée et manque de folie, puisque, outre une rafale de coups au sol et aérienne, on ne dispose que d'une attaque dite « de hanche » (selon la traduction du jeu) pour étourdir brièvement un opposant. Le second volet apporte tout de même quelques pouvoirs supplémentaires, tels que le Prinny Cyclone ou l'attaque Prinnykaze, à utiliser lorsque l'on remplit la jauge de combo ; celle-ci se charge lorsque l'on ramasse les desserts éparpillés dans chaque niveau ou que l'on élimine des monstres assommés à la chaîne. Seulement, étant donné que les pièges mortels incitent à avancer avec la plus grande prudence, la progression des niveaux à tendance à manquer de rythme, ne serait-ce que pour un joueur de niveau moyen. Les jeux se montrent toutefois un peu plus fun dans les chapitres bonus, mais encore faut-il avoir le courage de les débloquer.
Avis aux profanes : Prinny 1+2 Exploded & Reloaded s'adresse donc à ceux qui ont les nerfs solides. Les curieux, appâtés par les graphismes châtoyants et la bonne bouille des protagonistes ne devraient cela dit pas être insensible au ton décalé de cette aventure, mais... gare à la chute !




